
Femme hypersensible ? Comment gérer ?
Mais qu’est-ce qui cloche chez moi ? Cette question, je l’ai triturée dans tous les sens pendant des centaines d’heures de thérapie depuis mes 6 ans (#NévroséePrécoce). Sans grand succès, désolée les psys…
Puis, à 40 ans, j’ai eu une révélation grâce à un livre salvateur : Ces gens qui ont peur d’avoir peur : Mieux comprendre l’hypersensibilité d’Elaine Aron (réédité sous le titre Hypersensibles). Alléluia !
Je n’étais ni anxieuse chronique, ni phobique sociale, ni maladroite, ni trop impressionnable, ni irrationnelle, ni insomniaque, ni à tendance dépressive, ni trop ci ou pas assez ça. J’étais simplement HYPERSENSIBLE. Ce qui veut dire que, mon système nerveux était câblé comme une Ferrari, mais je le conduisais comme ma citroën en écrasant tour à tour l’accélérateur et le frein. Pas étonnant que je passais mon temps à déraper hors piste !
Pourquoi ni les psys, ni personne ne me l’avait dit ?
Si mes parents ou mon premier psy m’avaient expliqué ce qu’était l’hypersensibilité, ma vie aurait été nettement plus simple. J’aurais arrêté de me sentir “inadaptée” bien plus tôt. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai écrit Sissi Sensible, quatre petites histoires avec astuces pour les enfants hypersensibles. (La ref plus bas si tu veux l’offrir à un enfant sensible ou à ton enfant intérieur.)
Et pourtant, malgré une meilleure connaissance de l’hypersensibilité aujourd’hui, nombreux sont encore les médecins ou thérapeutes qui l’ignorent – pire, qui la méprisent parfois. Ils oublient souvent d’expliquer à leurs patients qu’ils ne sont pas “anxieux” ou “dysfonctionnels”. Ils font partie des 20 à 25 % de la population câblés avec un système nerveux plus sensible. Quand on comprend ça, on apprend à piloter sa Ferrari avec finesse au lieu de la transformer en simple berline à grand coups de Xanax ou antidépresseurs.
Comment ça m’aide 10 ans après
Me voici 10 ans après cette découverte transformatrice. Ce que j’en retiens à 50 ans ? L’hypersensibilité n’est pas un problème, c’est un don. (Parfois je me demande même si c’est nous qui sommes plus sensibles que la moyenne ou si ce sont les autres qui sont devenus hyposensibles pour se blinder…)
Le premier déclic, c’est de comprendre et me rappeler régulièrement que rien ne cloche. Tout fonctionne parfaitement !
Un passage du livre d’Elaine Aron m’a particulièrement marquée. Elle explique que notre société occidentale doit son expansion à deux types de personnalités : les guerriers (les fonceurs) et les conseillers (les sages).
Les guerriers sont les plus nombreux. Ils foncent, cherchent l’expansion, la renommée, le pouvoir. Leur nombre s’explique facilement : comme ils passent leur temps à se battre, ils subissent plus de pertes. Leur survie dépend donc de leur supériorité numérique. Mais les guerriers, seuls, ne suffisent pas. Pour réussir, ils ont besoin des conseillers : des sages, des érudits, des philosophes, des scientifiques, des artistes, des citoyens consciencieux. Ces personnalités réfléchies freinent les impulsions des guerriers et leur rappellent que réfléchir avant d’agir est souvent la clé de la survie.
Et c’est probablement grâce à ces conseillers que notre civilisation tient encore debout aujourd’hui.
En comprenant que je fais partie de cette catégorie, j’ai arrêté de me comparer aux autres. Quand je me surprends à jalouser l’assurance ou la facilité apparente des “fonceurs”, je me rappelle cette vérité simple :
“Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux et qu’ils parlent fort qu’ils ont raison.” (Merci Coluche pour l’inspiration !)
Mes petites astuces pour mieux vivre mon hypersensibilité
J’ai remarqué que la plupart des difficultés de l’hypersensibilité viennent de l’hyperstimulation. Lorsqu’on est avec d’autres personnes, en réunion par exemple, dans un open space ou dans un grand magasin, à une fête, etc. Nous sommes envahis par tous les stimulis : le bruit, la lumière, l’énergie des autres, les tensions, etc. Souvent, nos pensées s’affolent, le coeur bat plus vite et on peut même devenir très maladroite.
Comment je gère ?
- Je m’isole, dans les toilettes, dans ma chambre ou dehors et je ferme les yeux quelques minutes pour faire baisser le niveau de surstimulation.
- Je médite quelques minutes 2 à 3 fois par jour.
- Je ne suis les news et autres JT que de loin pour éviter de me laisser submerger par tous les malheurs du monde.
- J’évite les films violents (sauf, éventuellement si ils sont drôles).
- Je ris de moi-même quand je casse un verre ou fais tomber un plat en public parce qu’il y a trop de stimulations. Je prends le temps de respirer et de me connecter à la terre qui me soutient.
- Je m’entoure d’une bulle protectrice imaginaire quand je fais du shopping ou que je suis dans une réunion.
- Je fais attention à mes heures de sommeil.
Voili-voilà, toutes ces petites astuces très faciles permettent de ne garder que le meilleur de ce don précieux.
Mon dernier conseil
Lis tout ce que tu trouves sur l’hypersensibilité pour mieux comprendre et accueillir le fonctionnement de ton corps et de ton mental. Puis conduis ton véhicule terrestre, ta Ferrari, à ta façon, et surtout, profite du voyage !
Rappelle-toi, l’hypersensibilité, ce n’est pas un fardeau. C’est une force… et une invitation à vivre pleinement.
Alors, vive la sensibilité sous toutes ses formes !
De tout
Vinciane
Tu te demandes comment savoir si tu es hypersensible ?
Elaine Aron propose un test très bien fait dans son livre. Tu le trouveras aussi ici gratuitement en ligne si tu le souhaites.
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